Voir autrement, une vision à 360°

Par Anne Dorr et Samy Kallel

Avec les crises que nous traversons en ce moment, si une autre façon d’avancer se proposait à nous ? Et si justement cette route prenait une autre forme ?

Voir autrement - Anne Dorr & Samy Kallel

Alain Souchon chantait déjà en 1993

On avance, on avance, on avance
C’est une évidence
On a pas assez d’essence
Pour faire la route dans l’autr’ sens
On avance

On avance, on avance, on avance
Tu vois pas tout ce qu’on dépense On avance
Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense
Il faut qu’on avance

Ces paroles, nous les fredonnons tous pour nous donner de l’espoir.
Avancer oui, mais comment ?

Les crises successives et leurs paroxysmes aujourd’hui nous invitent à poser un autre regard sur la route Avenir.  Avancer oui mais comment ? Tout droit ? Toujours tout droit ?
Et si justement cette route prenait une autre forme ? Ou plutôt, avec les crises que nous traversons en ce moment, si une autre façon d’avancer se proposait à nous ? Avec à la fois, une vision plus centrique et sphérique ? Nous partirions bien d’un point central, d’ancrage, notre point de présence, pour élargir notre vision au delà du centre, l’amener à une vision périphérique pour dessiner ensuite un axe sphérique le plus loin possible.  Une vision à 360 °.

Nous entendons régulièrement cette phrase, nous la prononçons aussi : les mauvaises nouvelles viennent de partout. Les crises s’annoncent ouvertement au pluriel maintenant : crise sanitaire, crise économique, crise sociale, crise culturelle et idéologique, crise écologique etc,  et montre bien la complexité du problème.
La complexité aborde bien l’idée de multi-entrées.

Pourquoi passer par la vision périphérique ? Qu’entendons nous ici par la notion de périphérique ? Tout en tenant compte du point central, c’est regarder  posément ce qu’il se passe autour de nous.  Comment une action partant du ‘’moi je’’ peut avoir des réactions périphériques. L’effet papillon comme on dit… Pour le meilleur et pour le pire.

Regarder tout autour de nous, à l’image de la force de notre planète, c’est ressentir et prendre en compte que nous sommes tous reliés ensemble, et plus que reliées,  nos actions sont interconnectées les unes aux autres. Elles créent un réseau d’énergie insoupçonnable en multi-dimensions. 

Comment avoir une vision 360?

Tout, dans ce temps de confinement d’automne nous invite à sentir le point central, ce point de contact pour faciliter le mouvement de rotation de la tête, pour regarder de part et d’autre les beautés du monde hors sentiers battus et d’y découvrir la force,  la puissance et le sens.  

  • Passer par la quête de sens.
    La quête de sens se passe par les trois définitions du mot sens : les 5 sens sensoriels, le sens directionnel et le sens de la signification.
    Notre quête de sens inclue par principe ces 3 définitions avec une approche globale qui confirme cette vision centrique et sphérique que nous portons aujourd’hui qui permet de se connecter à la beauté des pas de côté hors des chemins tracés.  
  • Accueillir  avec les sens sensoriels.
    Tels des danseurs comme les Dervichs tourneurs, plus nous sommes ancrés dans notre base, plus nous pouvons virevolter autour.
    Notre corps, guidé par les 5 sens, nous informe. Il nous nourrit de ses informations et en retour,  nous le nourrissons pour une bonne santé pour sa bonne marche. Plus nous sommes dans un état de calme, plus profondément nous pouvons aller dans cette source d’informations inépuisable.
  • S’ouvrir au sens directionnel par le cœur.
    Ces derniers temps, les peurs croissantes, l’étau des bonheurs anciens se refermant sur une vision auto-centrée, nous sommes face à des comportements de compétitions alors que les besoins sont à l’ouverture de cœur, à l’entraide et à la solidarité. Chaque compétition, aussi petite soit-elle inclue le rejet, la division et la perte d’énergie. Même si nous  pouvons comprends la peur de celui ou celle qui agit comme cela par peur de perdre son pouvoir, elle détruit.  Ce regard porté par le ‘’moi d’abord’’, est douloureux pour tout le monde ; pour celui qui le porte par l’énergie qu’il doit déployer pour rester le maître et écarter les autres, comme pour ceux qui, devenant impuissants,  auraient pu apporter un complément.Le collectif reste la force essentielle et centrale du vivre ensemble, cela passe par diriger son écoute vers l’extérieur. La reconnaissance est le premier acte de la fraternité.Trouver ce chemin par le cœur. Le cœur est le seul signal qui permet de sortir de ses certitudes. A ce stade, son langage peut-être mystérieux et va souvent au delà des mots, il a besoin du langage symbolique.

    L’art est l’expression symbolique de notre vie : expression de tout ce qui est inconnu, des peurs et de l’incertitude. Expression aussi d’un moment d’étouffement, d’un passage étroit qui contraint, mais qui permet l’ouverture ensuite.
    Ces graines qu’on reçoit permettent la création.

    Si ici nous portons l’art comme une valeur fondamentale, c’est parce qu’il articule ce qui est difficile d’articuler par la raison et ouvre à l’altérité. 

  • Développer le sens de la signification.
    C’est ici que nous entrons dans l’importance de la réflexion et de la raison. Ce sens ne peut se faire que par le passage aux deux autres sens auparavant. En partant du centre sensoriel,  en s’ouvrant aux autres par le cœur et son langage, on développe l’esprit critiquequi peut amener à l’esprit de discernement, qui est indispensable à la construction d’une matrice humaniste où l’altruisme devient la pierre angulaire pour le  collectif.
  • Et embrasser le monde.
    Embrasser veut bien dire encercler de ses bras. Ramener dans un centre.  Dans notre monde où nous parlons maintenant de systémique, du fait qu’un sujet est un ensemble complexe d’interactions, le regard ne peut que se porter sur 360°. Cette vision  amène un sentiment de patience et d’empathie. Et que dire du bien-être, du réconfort qu’apporte une embrassade…La vision à 360° amène à une vision du coopératif. Elle part du cœur, suit son chemin alambiqué,  pour embrasser le monde ! La nature nous le dit encore et encore ! Elle sait que tout est relié et fait sens. Avec les crises et les catastrophes climatiques qui se succèdent, elle nous demande aujourd’hui, plus que jamais de voir, de sentir au plus profond de nous la vision du coopératif.

« Il n’y a de vraie joie que dans notre présence au monde et dans la saisie de tout ce qui est encore vivant, puissant, persévérant même au cœur du malheur »

– Baruch Spinoza – (Amsterdam 1632 – La Haye 1677).

A bientôt sur Question de Coeur,

–  Samy Kallel et Anne Dorr – 

 

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